Plaidoyer pour une Europe libérale

10 mai 2009

Le propos semblera déplacé voire provocateur. Le libéralisme n’est plus à la mode – mais l’a-t il déjà été chez nous? – et c’est devenu une vérité admise que ces « salauds » de libéraux sont des exploiteurs sans scrupules!

Le libéralisme est un humanisme

Cependant, le lecteur pourrait s’attarder aussi bien sur les discours qui vouent aux génomies une philosophie politique qui a pour but de défendre l’individu contre toutes les violences des organisations constituées : autrefois contre les corporations, jurandes et les privilèges de toute nature, aujourd’hui contre un Etat omnipotent qui s’arroge tous les droits.

Car ne nous y trompons pas, ceux qui crient fort contre le « néolibéralisme » – et non contre le libéralisme -font le lit d’un Etat autoritaire qui se constitue, aujourd’hui, d’autant plus efficacement qu’il peut s’appuyer sur des technologies de contrôle hautement développées. Et voilà donc la pierre angulaire de la pensée libérale : rien ne peut justifier les attaques contre la liberté individuelle, pas même une crise morale et économique exceptionnelles.

L’éducation, le beau combat des libéraux

Cette liberté chère à tous les libéraux ne saurait être conquise sans un apprentissage, une éducation. C’est le droit fondamental de tout individu d’avoir accès au savoir, de manière libre, sans censure. En retour, l’éducation de toutes et tous fait profiter la société d’un surcroit d’intelligence collective. Mais pour cela, encore faudrait-il que les professionnels de l’éducation soient libres d’expérimenter des méthodes d’apprentissage sans encourir les foudres de leur ministère de tutelle. Encore faudrait-il également que la presse, premier auxilaire de cette éducation, ne soit pas, comme en France, aux mains d’industriels dépendant des commandes de l’Etat. Encore faudrait-il, enfin, que les pires conservatismes n’empêchent plus une catégorie grandissante de jeunes femmes et de jeunes hommes de prendre toute leur place dans la société…

La propriété, ce n’est pas du vol

Liberté individuelle, éducation, le tryptique libéral ne saurait être complet sans la défense de la propriété individuelle. A qui les anti-libéraux voudraient-ils faire croire qu’une famille, qui a remboursé en 20 ou 30 ans le prêt qui lui a permis d’acheter sa maison, est une association de malfaiteurs qui s’ignorent? Quand on sait que cela représente le plus souvent le seul patrimoine légué?

A qui ces anti-libéraux voudraient-ils faire croire que le chef d’entreprise qui a crée sa petite, sa moyenne ou sa grande société et qui a pris des risques (humains, financiers…) est un voleur en puissance, pire un exploiteur invétéré? Pour un patron voleur qui s’en va après avoir plombé son entreprise moyennant une honteuse prime, 1 000 autres qui font leur boulot sans grande perspective d’enrichissement forcené!

Face aux menaces politiques, économiques, sociales, il faut retrouver l’esprit du libéralisme et, de grâce, cesser de nous en remettre sans arrêt à l’Etat qui ne fait rien sans contrepartie, contrairement à ce que pensent socialistes, conservateurs et anti-libéraux de tout poil, car une puissance publique n’est jamas désincarnée!

Lyon, vu d’ailleurs

1 avril 2009

Courrier international a consacré, dans sa livraison de la semaine, un mini-dossier à Lyon, vu par la presse étrangère. Gastronomie, biennale de la danse, quelques mots sur Jean-Michel Aulas, le patron de l’équipe de football, mais aussi un papier sur le projet de transvasement de l’eau du Rhône en direction de Barcelone : au total un dossier de bric et de broc, où l’image de Lyon est relativement floue même pour des journalistes professionnels.

Le projet de clonage de Lyon du côté de Dubaï vaut à la capitale des Gaules et à ses édiles, les moqueries de The Independent. Et un conseil : attention aux mirages…Les quelques lignes consacrés à Aulas ne le rendent en rien sympathique : présenté comme un homme dont la passion est l’argent, son portrait ne peut que laisser de marbre.

Finalement, seule la gastronomie lyonnaise trouve grâce aux yeux de la presse étrangère, et notamment du journaliste du Chicago Tribune. C’est déjà ça, mais malheureusement, cela ne suffit pas à faire de Lyon une métropole importante de la mondialisation…Voilà qui contredit les aspirations au rôle de métropole européenne conarqués sur tous les tons par la Mairie.

La renommée de Londres, Berlin, Barcelone ou Milan semble encore loin d’atteinte pour les Lyonnais!

Education en France : puisque que l’on vous dit que cela va bien…

1 avril 2009

Finalement, ils sont sortis ces résultats de l’enquête concernant le niveau des CM2 français…Avant même leur parution, tout avait été dit sur la méthodologie et l’intérêt de l’exercice.

A ma droite, M. le ministre et ses représentants pour qui la chose est entendue : rien ne vaut une bonne évaluation! Là, je pose une question qui n’a sans doute rien à voir : à quand le « benchmarking » des ministres? Ou si vous préférez : qui évaluera l’évalatueur?

A ma gauche, les enseignants et leurs représentants officiels, pour qui la chose est aussi entendue, mais d’une autre manière bien sûr : l’éducation cela ne s’évalue pas, les indicateurs de performance ne passeront pas par eux, promis, juré!

Ainsi va la vie dans le finistère de l’Europe. Remarquez, les enquêtes internationales PISA, qui évaluent les compétences et connaissances des jeunes gens de 15 ans dans le monde entier, ne trouvent pas plus grâce chez nos politiciens que chez nos enseignants. Voir le billet de C. Lelièvre…N’aurions-nous pas un mais deux « mammouths »?

D’autant que les résultats de sondages et d’enquêtes permettent des interprétations parfois peu convergentes…Le 20 Minutes de ce matin titrait : Une note mitigée aux résultats de CM2, alors que Le Monde se voulait positif sur les résultats : Les élèves sont plutôt bons, mais leur évaluation reste critiquée . On pourrait continuer notre tour de France des quotidiens. Allez risquons-nous jusqu’à la voix de l’Elysée, Le Figaro : Les élèves de CM2 meilleurs en Français qu’en maths…Notez que cela ne signifie en rien que les résultats soient bons…

Mais quand même, malgré une titraille volontairement différente, on voit bien que ce qui est implicite dans ces résultats, c’est que tout cela est bien moyen. Moyen tout comme le verdict de l’enquête PISA pour leurs aînés : la France est située dans le milieu du peloton, rien de très folichon…Autrement dit, syndicats d’enseignants et représentants du gouvernement vont pouvoir continuer leurs polémiques stériles.

Pourtant, il y a de quoi être en colère contre des résultats qui font état de 25 % des élèves de CM2 qui ont soit des acquis encore fragiles ou insuffisants en Français. En mathématiques, c’est pire, on est à 35%. Le meilleur système scolaire du monde, vous disiez? La faute au collège unique, tous ces adolescents en rupture d’école?

Si nos enseignants de primaire voulaient bien un jour collectivement se remettre en question et décider de changer l’école, si nos gouvernements voulaient bien faire confiance à ces mêmes enseignants et leur donner une autonomie de décision, il est fort probable que l’on irait de l’avant…

Mais je me pose la question, qu’est-ce-qui est le plus facile? Changer de président et de gouvernement, ou changer les enseignants?

 

1...678910...21