Pour une bibliothèque sans livres

10 juin 2010

Pour le bibliothécaire que je suis, cela pourrait ressembler à une provocation ou à une ineptie de plus sur ce blog.

Pourtant, il me semble que le temps est venu, en France, que l’on prenne ce sujet à bras le corps et que voit le jour le projet d’un équipement de lecture publique, qui n’aurait plus de stocks de livres sur les rayonnages, et d’ailleurs plus de rayonnages du tout.

Mais qu’est-ce-qu’on pourrait bien mettre à la place? Des postes informatiques reliés à Internet et permettant la consultation des bouquets de bases de données, des signets de sites choisis par les bibliothécaires et le public, le téléchargement d’e-books, bref une documentation uniquement électronique et numérique…Cet équipement permettrait aussi des connections Wi-Fi, du téléchargement légal de musique et de films, proposerait des « liseuses » et diverses tablettes de lecture, des logiciels d’auto-formation, d’aide aux devoirs…

Adieu donc encyclopédies en papier pleines de poussière, livres défraïchis qui tronent encore, parfois, sur nos rayonnages…Cette bibliothèque serait aussi pionnière dans le partage des contenus qu’elle créerait avec ses usagers, dans l’ouverture au monde de ses entrepôts de données et offrirait une gamme élargie d’atelier d’apprentissage des technologies de l’information…

Et puisque l’enjeu d’une telle bibliothèque de lecture publique est aussi social, comment ne pas imaginer la création de communautés dédiées aux logiciels libres, aux arts de la performance, des visio-conférences et de réserver une place centrale aux pratiques artistiques amateurs…

« Le livre va disparaître, et alors? » titrait récemment l’auteur du blog A la Toison d’Or : anticipons et passons à la phase suivante, la vie sans livre écrit sur du papier…

Et pour terminer, une vidéo que j’AAADOOORRRE ou comment parodier Lady Gaga et vanter les mérites de la recherche experte d’information. Une véritable leçon de communication à méditer ici.

Petit précis de libéralisme politique…à déguster en ces temps noirs

8 mai 2010

http://www.dailymotion.com/video/xboj5n

Lettre de Strasbourg

7 mai 2010

« Mon cher fils

Je te donne de mes nouvelles, alors que le coeur n’y est pas. Depuis plusieurs années, nous vivons une drôle de guerre, ici, en Europe. Imagine toi la chose : de nombreux habitants ne cessent de trouver du réconfort à leurs maux dans les discours des partis nationaux et populistes. Même les structures politiques qui ont porté, historiquement, le projet européen ne sont pas à l’abri de courants qui en appellent aux replis dans les frontières.

Pire, de grands pays européens jusqu’alors, ont refusé de franchir le pas qui nous amènerait une plus grande stabilité politique et qui ouvrirait la voie à une embellie économique tant espérée depuis plusieurs années !

Ces peurs nous enfoncent dans un chaos d’arguties plus minables les unes que les autres pour refuser de mettre à l’agenda politique la structure fédérale de l’Europe. Il n’est plus temps de tergiverser : l’Europe doit se doter d’un ministère des finances avec un ministre à sa tête, mais aussi créer sa propre fiscalité, en bref ses propres organes de gouvernement fédéraux.

Je prends le pari que c’est sur cette base-là que l’Europe se revivifiera et que les générations futures, ta génération pour commencer, récolteront les fruits de cette nouvelle volonté politique.

Crois-moi, mon cher fils, nous n’avons plus besoin de la Commission européenne, pas plus que du Conseil européen : nous devons faire tous nos efforts pour bâtir un gouvernement européen issu des urnes.

C’est au prix de cet effort que nous sortirons de cette crise politique effroyable.

Y a-t-il quelqu’un ici-bas pour reprendre le flambeau? »

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