Vous connaissez tous la phrase de Pascal, et vous connaissez ce qu’il advient : La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste. Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste.
Pourquoi en est-il ainsi? Tout simplement parce que la force a pris la parole, est entrée dans le domaine du discours. Ce que veut toute force, c’est non seulement tuer toute autre force ou l’asservir et sortir de son domaine, celui des actions extérieures. C’est pourquoi, elle investit l’ordre du discours.
Le discours, c’est ce qui permet à la force de se transformer en pouvoir. Autrement dit, grâce à la représentation en signes, la force s’empare de la justice et se présente comme ce qui est juste, elle devient un pouvoir.
Dans ces conditions, la création d’institutions répond à un seul objectif : la sauvegarde du pouvoir, sa perpétuation.
En somme, la représentation est le moyen de perpétuer la force qui s’est instituée comme juste et qui est devenue pouvoir.
Sans la représentation, sans le discours, il n’y a que la force qui essaie de devenir toujours et encore la plus forte…
A vous lire.