Archive de la catégorie ‘Lyon’

Citoyens et gouvernement : à bonne distance…

Lundi 2 février 2009

 

Le déplacement de la cour du roi a toujours occasionné de multiples festivités dans les villes honorées. Celles-ci rendaient un hommage appuyé au souverain en déplacement, et quand le royaume sortait d’une période de troubles confinant à la guerre civile, le roi venait vérifier le degré d’allégeance de ses « bonnes villes ». Il défilait alors dans la cité, montrant ainsi sa puissance, à la tête d’un cortège qui se voulait impressionnant.

Les siècles défilent et le roi d’aujourd’hui s’est fait moderne : il décentralise ses ministres et leurs conseillers, s’immisce dans nos vies privées à tout moment. Difficile d’en réchapper…

Rendue public il y a à peine dix jours, la tenue, à Lyon, du CIACT -Comité Interministériel d’Aménagement et de Compétitivité des Territoires- a permis de vérifier que nos gouvernants sont de plus en plus éloignés des citoyens.

Arrivés en TGV, les ministres ont pris place dans cinq bus et plusieurs voitures de forte cylindrée. Bien évidemment, la gare de la Part-Dieu avait été presque totalement bouclée par les forces de l’ordre. En fait, tout est géré comme serait gérée la venue de stars du show-business ou du sport : annonce du déplacement, arrivée presque en catimini suivie par la presse accréditée, déploiement suffisamment visible et dissuasif des forces de l’ordre, départ vers le lieu de rendez-vous sous escorte.Pour ceux qui ne connaissent pas Lyon, il faut rappeler que l’on peut aller de la gare de la Part-Dieu à la préfecture, lieu de rendez-vous du CIACT, en 5 minutes…en tramway…

Mais non, nos élites actuelles préfèrent la mise en scène qui permet de se soustraire à la foule. La mise en scène, car on peut comparer le défilé des bus, motards, voitures de police, en tout plus d’une trentaine de véhicules, au cortège de l’entrée du roi. Mais alors que celui-ci défilait au contact de ses sujets, les vice-rois actuels fuient ostensiblement le contact direct avec la foule, sauf à l’organiser dans tous les détails.

Cette mise à distance, cultivée à souhait, trahit bien la difficulté de tous les gouvernants à créer une certaine empathie avec les citoyens. Cela renforce aussi l’idée que le pouvoir est intrinsèquement secret et inaccessible, donc forcément sourd et aveugle.

Cette mise à distance est concommittante d’une omniprésence médiatique. Les gouvernements sont sommés de résoudre en temps réel des problèmes complexes : c’est le revers de la médaille technologique. Ce sur-investissement du présent a un autre effet : l’abolition de la distance physique. Si je suis toujours là en temps et en heure, même à travers un écran d’ordinateur, je finis par devenir comme  physiquement présent. Nul n’est besoin alors du contact réel, physique avec les citoyens.

La réaction de Nicolas Sarkozy -le désormais fameux « casse-toi pauvre con »-, mais aussi les préfets et autres commissaires « placardisés » pour n’avoir pas pu prévenir toute irruption du réel dans l’ordonnancement du spectacle du pouvoir, sont à mettre au crédit d’une distance de plus en plus grande entre les effets du pouvoir et son spectacle. La virtualité menace notre démocratie.

Mobilisons-nous pour les Roms

Dimanche 1 février 2009

La situation de misère des populations Roms est une honte européenne.

Lyon est tristement célèbre, malheureusement, pour l’inaction réfléchie des services de l’Etat et des représentants de la communauté urbaine.

Vous pourrez lire ce que j’ai écrit sur Carnets d’Europe, je n’y reviens pas.

Je vous propose de nous retrouver

Lundi 2 février 2009 à 12h 

au Tribunal de Grande Instance de Lyon

67, rue Servient 69003

Pour soutenir les familles de Malina et Jelenko et leurs enfants de 2 à 11 ans et de Goritza et ses 4 enfants

contres lesquelles le GrandLyon réclame un arrêté d’expulsion

 

Faites-le savoir

Ne restons pas insensibles à cette politique indigne du GrandLyon

Jojo au bord du monde…

Dimanche 25 janvier 2009

…c’est le titre d’une pièce de théâtre remarquable mise en scène par Nino d’Introna, directeur du Théâtre Nouvelle Génération, scène dramatique nationale de Lyon. Un théâtre pour les enfants, les jeunes pré-ados et les ados, mais aussi pour les grands.

1h30 de plaisir, de joie, de tristesse, et aussi le sentiment d’être plus intelligent après avoir vu la pièce. Mon fils, aussi, a adoré.

Jojo, c’est un gamin qui est tout seul dans sa rue avec, pour seul compagnon, son ballon de foot. On apprend au cours de la pièce que ses parents sont partis aux Bahamas pour un voyage de rêve, après avoir gagné un jeu. Mais voilà, alors que Jojo rêvasse, la fée Anita -style limite junkie- débaroule sur la scène ; elle est accompagnée de sa vieille maman handicapée et qui n’a plus qu’une mémoire relative des mots : alzheimer est passé par là.

Jojo doit faire un voeu, c’est le contrat que doit honorer Anita. Il veut être star de foot, mais Anita ne saurait exaucer ce voeu…Jojo se retrouve seul à seul avec la vieille fée, mère d’Anita. S’ensuit alors un merveilleux voyage initiatique pendant lequel Jojo devra affonter ses peurs -La Grande Peur, comme il dit-, voir clair dans son coeur. Ayant vaincu la Grande Peur, la vieille fée pourra disparaître…

La mise en scène est superbe, les 7 acteurs extraordinaires. Au cours de son voyage, Jojo rencontrera un docteur cupide et méchant, son frère patron de bar tout aussi cupide, une blanche-neige bouffie, les Dupont et Dupond dont l’un veut changer de sexe, Batman en hard-rockeur qui chante du Léo Ferré, et un invraisemblable Petit Poucet -Le Petit Plus- alcoolique, psychopathe (?) et poète à ses heures.

Ce Petit Poucet, c’est mon préféré : quelle énergie, quelle diction…Et aussi, qu’est-ce qu’il fait peur quand il surgit du fin fond des bois! D’ailleurs, en guise de petits cailloux, il sème des canettes de bière, des moines trapézistes comme dit Jojo.

Le Théâtre Nouvelle Génération, avec Nino d’Introna à sa tête, c’est un théâtre qui donne le meilleur aux enfants et aux grands…

Vive le TNG de Lyon !
 

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