J’ai commencé la rédaction des billets de ce blog avec un papier concernant les femmes…Je pensais que j’y reviendrais un jour. A plusieurs reprises, j’ai différé la chose bien que l’actualité m’en ait donné maintes fois l’occasion. Aujourd’hui, je repreds le sujet d’une manière volontairement plus polémique.
Soyons franc : ni le voile ni la burqa ne menace l’intégrité de la République française ! Voilà, c’est dit.
Mais je vais plus loin : il faut abroger la loi sur les signes distinctifs à l’école et, évidemment, ne pas écrire celle sur le voile intégral…
Des jeunes filles ou femmes souhaitent aller à l’école, au collège ou au lycée avec un voile ? Qu’on les laisse faire ! D’autres souhaitent sortir dans l’espace public intégralement voilées ? Laissons-les donc en paix !
L’apport de ces jeunes femmes sera fondamental dans le pacte social que nous essayons d’écrire ensemble. Seulement, pour l’écrire, il faut aussi entendre l’Autre, celui qui pense radicalement différemment de soi. Nous avons été éduqués, pour la plupart, dans le respect plus que dans la pensée raisonnée d’ailleurs, des concepts des Lumières. Seulement, nous avons perdu confiance dans leur efficacité. C’est à ce travail de transformation et réhabilitation que nous sommes objectivement confrontés depuis la seconde moitié du XXe siècle…
Or, cette transformation, ce travail critique sur les Lumières s’enrichirait, à coup sûr, de réflexions venues d’autres sphères de l’Esprit. Incontestablement, la foi religieuse fait partie de cet apport.
Laissons donc les jeunes femmes intégralement voilées ou pas occuper leur place dans la société et sur les bancs de l’école : c’est le seul moyen de dialoguer efficacement pour refonder la République, qui, malgré son histoire, n’est évidemment pas éternelle.
Bien sûr, cela implique un certain nombre de limites à tracer, dont le dénominateur commun pourrait être l’égalité. Ainsi, le refus, pour des motifs religieux ou autres, d’assister à des cours, la demande d’espaces séparés pour les femmes -notamment dans les piscines- ne peuvent être satisfaits.
Cependant, je suis conscient qu’une telle position nécessite une confiance absolue dans le dialogue des opinions et des groupes qui les portent, mais aussi une foi dans notre capacité à réinventer les Lumières…Car ce que révèle surtout ces débats récurrents autour de l’Islam n’est rien d’autre que notre doute sur notre propre héritage intellectuel.