Depuis des mois que nous l’avions vu venir cette crise, nous sommes maintenant en plein dedans. Pas une crise de croissance, qui aiderait à grandir, mais bien une violente secousse qui ébranle les convictions les plus fortes et les organisations les mieux établies. Je ne vais pas vous parler de l’enchaînement des causes et des conséquences, il suffit d’ouvrir n’importe quel journal pour y trouver le démontage des mécanismes à l’oeuvre.
Il me semble qu’il y a pourtant quelque chose que l’on ne dit pas assez et pas assez fort : dans tout ce monde globalisé, nous avons perdu notre propre mesure. Que le capitalisme soit une machine qui n’a rien de philanthropique, nous le savions déjà. Que le socialisme se soit moqué sans vergogne de l’humain, il va sans dire.
Aujourd’hui, c’est un intense effort de déconstruction que nous allons être amenés à faire pour, in fine, construire un modèle d’organisation socio-économique où l’humain prenne la place essentielle. On pourrait alors se tourner vers un moment de l’histoire européenne : l’humanisme de la Renaissance, qui pourrait féconder notre recherche.
Mais l’humanisme est mort, nous dit-on, depuis les camps de concentration. Ce à quoi on pourrait répondre : qu’y a-t-il pour le remplacer, mis à part le cynisme et le nihilisme? Retrouver l’humain, c’est croire en une vision de la société où l’être humain ne se réduit plus à sa somme d’achats et où l’important réside dans les conditions créées pour son accomplissement en tant qu’humain. Dernièrement, le leader du MoDem, François Bayrou, a proposé son analyse de la crise : voici qui mérite d’être repris, discuté, approfondi.
Mais cet humanisme ne peut, ne doit se construire qu’avec des traditions philosophiques, religieuses diverses et variées.
A ce titre, je vous invite à écouter cette émission de France Culture de la semaine dernière, intitulée Cultures de l’Islam, où l’on découvre un humanisme islamique que l’on a cherché à étouffer. Cliquez ici pour Humanisme et Islamisme
Dans cette perspective de tâtonnements vers un nouvel modèle de société, je vous ferai part dans quelques jours de mon expérience d’adhérent d’une AMAP.
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