Archive de la catégorie ‘Crise économique’

Lettre de Strasbourg

Vendredi 7 mai 2010

« Mon cher fils

Je te donne de mes nouvelles, alors que le coeur n’y est pas. Depuis plusieurs années, nous vivons une drôle de guerre, ici, en Europe. Imagine toi la chose : de nombreux habitants ne cessent de trouver du réconfort à leurs maux dans les discours des partis nationaux et populistes. Même les structures politiques qui ont porté, historiquement, le projet européen ne sont pas à l’abri de courants qui en appellent aux replis dans les frontières.

Pire, de grands pays européens jusqu’alors, ont refusé de franchir le pas qui nous amènerait une plus grande stabilité politique et qui ouvrirait la voie à une embellie économique tant espérée depuis plusieurs années !

Ces peurs nous enfoncent dans un chaos d’arguties plus minables les unes que les autres pour refuser de mettre à l’agenda politique la structure fédérale de l’Europe. Il n’est plus temps de tergiverser : l’Europe doit se doter d’un ministère des finances avec un ministre à sa tête, mais aussi créer sa propre fiscalité, en bref ses propres organes de gouvernement fédéraux.

Je prends le pari que c’est sur cette base-là que l’Europe se revivifiera et que les générations futures, ta génération pour commencer, récolteront les fruits de cette nouvelle volonté politique.

Crois-moi, mon cher fils, nous n’avons plus besoin de la Commission européenne, pas plus que du Conseil européen : nous devons faire tous nos efforts pour bâtir un gouvernement européen issu des urnes.

C’est au prix de cet effort que nous sortirons de cette crise politique effroyable.

Y a-t-il quelqu’un ici-bas pour reprendre le flambeau? »

Plaidoyer pour une Europe libérale

Dimanche 10 mai 2009

Le propos semblera déplacé voire provocateur. Le libéralisme n’est plus à la mode – mais l’a-t il déjà été chez nous? – et c’est devenu une vérité admise que ces « salauds » de libéraux sont des exploiteurs sans scrupules!

Le libéralisme est un humanisme

Cependant, le lecteur pourrait s’attarder aussi bien sur les discours qui vouent aux génomies une philosophie politique qui a pour but de défendre l’individu contre toutes les violences des organisations constituées : autrefois contre les corporations, jurandes et les privilèges de toute nature, aujourd’hui contre un Etat omnipotent qui s’arroge tous les droits.

Car ne nous y trompons pas, ceux qui crient fort contre le « néolibéralisme » – et non contre le libéralisme -font le lit d’un Etat autoritaire qui se constitue, aujourd’hui, d’autant plus efficacement qu’il peut s’appuyer sur des technologies de contrôle hautement développées. Et voilà donc la pierre angulaire de la pensée libérale : rien ne peut justifier les attaques contre la liberté individuelle, pas même une crise morale et économique exceptionnelles.

L’éducation, le beau combat des libéraux

Cette liberté chère à tous les libéraux ne saurait être conquise sans un apprentissage, une éducation. C’est le droit fondamental de tout individu d’avoir accès au savoir, de manière libre, sans censure. En retour, l’éducation de toutes et tous fait profiter la société d’un surcroit d’intelligence collective. Mais pour cela, encore faudrait-il que les professionnels de l’éducation soient libres d’expérimenter des méthodes d’apprentissage sans encourir les foudres de leur ministère de tutelle. Encore faudrait-il également que la presse, premier auxilaire de cette éducation, ne soit pas, comme en France, aux mains d’industriels dépendant des commandes de l’Etat. Encore faudrait-il, enfin, que les pires conservatismes n’empêchent plus une catégorie grandissante de jeunes femmes et de jeunes hommes de prendre toute leur place dans la société…

La propriété, ce n’est pas du vol

Liberté individuelle, éducation, le tryptique libéral ne saurait être complet sans la défense de la propriété individuelle. A qui les anti-libéraux voudraient-ils faire croire qu’une famille, qui a remboursé en 20 ou 30 ans le prêt qui lui a permis d’acheter sa maison, est une association de malfaiteurs qui s’ignorent? Quand on sait que cela représente le plus souvent le seul patrimoine légué?

A qui ces anti-libéraux voudraient-ils faire croire que le chef d’entreprise qui a crée sa petite, sa moyenne ou sa grande société et qui a pris des risques (humains, financiers…) est un voleur en puissance, pire un exploiteur invétéré? Pour un patron voleur qui s’en va après avoir plombé son entreprise moyennant une honteuse prime, 1 000 autres qui font leur boulot sans grande perspective d’enrichissement forcené!

Face aux menaces politiques, économiques, sociales, il faut retrouver l’esprit du libéralisme et, de grâce, cesser de nous en remettre sans arrêt à l’Etat qui ne fait rien sans contrepartie, contrairement à ce que pensent socialistes, conservateurs et anti-libéraux de tout poil, car une puissance publique n’est jamas désincarnée!

Les premières victimes de l’inconséquence européenne

Mercredi 4 mars 2009

Dans mon précédent billet, je dénonçais une solidarité a minima pour les pays de l’est de l’Europe. J’alertais sur les conséquences négatives pour des populations fragilisées et exposées au racisme ordinaire.

Il n’aura pas fallu attendre plus de 3 jours avant que les premiers signes de cette violence ne se manifestent. Hier à Tatarszentgyorgy, dans le centre de la Hongrie, on a enterré un père et son jeune fils, deux Rroms, victimes vraisemblables de la haine raciale qui se propage sur fond de crise économique. Les deux victimes tentaient d’échapper à leurs bourreaux qui avaient mis le feu à leur maison : ils ont été froidement abattus. L’enfant avait cinq ans. Deux autres jeunes ont été blessés. En un an, 7 Rroms sont décédés suite à des attaques xénophobes. Voyez le papier du Herald Tribune.

On connaît les arguments des racistes ordinaires en Hongrie : les Rroms profitent des aides sociales de l’Etat, restent en marge de la société etc…et finalement deviennent un danger pour la Hongrie en crise.

Ce sont là, malheureusement, les premières victimes de l’imbécilité crasse de nos dirigeants européens!

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