Archive pour juin 2010

« Va te faire enculer, sale fils de pute! »

Samedi 19 juin 2010

Merci L’Equipe! C’est en effet avec cette « Une » que le quotidien sportif revient sur les performances de l’équipe de France de football en Afrique du Sud.

Cette phrase dite par Anelka à son entraîneur à la mi-temps, alors que celui-ci lui demandait de changer son positionnement, risque de brouiller pour longtemps le peuple et ses idoles… A vrai dire, je n’ai pas regardé le match mais de toute façon, une équipe qui perd face à la Chine, n’est évidemment pas une bonne équipe…Non, ce qui m’amuse c’est que cette phrase, c’est évidemment ce que voulaient dire, depuis longtemps, les journalistes de L’Equipe aux joueurs et au sélectionneur…

Mais elle porte en elle bien plus que la simple anecdote footballistique. Il me semble que beaucoup vont se l’approprier pour régler leur compte à tous ceux qui les énervent. Florilège :

-Martine Aubry à Nicolas Sarkozy le 24 juin au sujet des retraites

-François Bayrou à Hervé Morin (ou l’inverse) lors du lancement des élections présidentielles de 2012

-La Société Générale à Jérôme Kerviel alors qu’elle vient d’annoncer des bénéfices.
-et les Lyonnais reconnaîtront la phrase Jean-Michel Aulas (président de l’OL) et Gérard Collomb (maire PS de Lyon) à Etienne Tête (élu Vert) au sujet du Grand Stade…

Cette insulte passe-partout, on devrait donc la retrouver bien en bouche un peu partout dans les jours qui viennent, et dans tous les types de situation…Un peu comme le « Casse toi pauv’ con » d’il y a quelques mois…

L’insulte comme moyen de sentir l’air du temps en quelque sorte…

A Lyon, une Gay Pride bon enfant

Dimanche 13 juin 2010

C’était une première pour moi : participer à un cortège de la Gay Pride à Lyon. La question de l’égalité des droits pour les homosexuels est une immense tâche qui méritera encore de nombreux combats.

En attendant, cette 15è marche a été aussi festive et populaire que  les précédentes, du moins c’est ce qui me semble. Environ 10 000 ou 12 000 personnes se sont donné rendez-vous dans le très chic et bourgeois 6è arrondissement de Lyon, près du Parc de la Tête d’Or. Au terme d’un parcours de plus de 3h, nous sommes arrivés place Bellecour, non sans parcouru quelques rues « bon chic bon genre » de la presqu »île lyonnaise.

Un des chars de la Gay Pride à l'arrivée place Bellecour

Quelques surprises pour un novice : peu d’élus avec leurs écharpes tricolores, quelques personnalités du monde lyonnais de la culture, une présence massive – surtout en début de cortège – des partis de gauche (P.s, quelques NPA, Gauche unitaire…), mais aussi des badauds venus flâner en presqu’île et parmi eux de rares voyeurs – voyeuses – mais facilement repérables, une foule dans un sentiment plutôt attentiste – et qui peut-être ne retiendra de la manifestation que l’aspect festif – et quelques hurluberlus excités et homophobes…

Le mot d’ordre mêlait expulsions d’étrangers et amours homosexuels entre Français et étrangers : de quoi rappeler à tout le monde que les homosexuels sont, comme les autres, victimes d’une politique répressive de l’immigration. Et il est sain de faire partager ces idées aux citoyens français, afin, en retour, de permettre de banaliser le discours sur l’égalité des droits…

On aimerait maintenant un effort des partis politiques français pour penser une nouvelle société à l’aune des revendications gays et lesbiennes : le chemin est encore long, mais plus la population hétérosexuelle se pressera à ces marches des fiertés homosexuelles, plus le règlement de la question de l’égalité sera proche.

Pour une bibliothèque sans livres

Jeudi 10 juin 2010

Pour le bibliothécaire que je suis, cela pourrait ressembler à une provocation ou à une ineptie de plus sur ce blog.

Pourtant, il me semble que le temps est venu, en France, que l’on prenne ce sujet à bras le corps et que voit le jour le projet d’un équipement de lecture publique, qui n’aurait plus de stocks de livres sur les rayonnages, et d’ailleurs plus de rayonnages du tout.

Mais qu’est-ce-qu’on pourrait bien mettre à la place? Des postes informatiques reliés à Internet et permettant la consultation des bouquets de bases de données, des signets de sites choisis par les bibliothécaires et le public, le téléchargement d’e-books, bref une documentation uniquement électronique et numérique…Cet équipement permettrait aussi des connections Wi-Fi, du téléchargement légal de musique et de films, proposerait des « liseuses » et diverses tablettes de lecture, des logiciels d’auto-formation, d’aide aux devoirs…

Adieu donc encyclopédies en papier pleines de poussière, livres défraïchis qui tronent encore, parfois, sur nos rayonnages…Cette bibliothèque serait aussi pionnière dans le partage des contenus qu’elle créerait avec ses usagers, dans l’ouverture au monde de ses entrepôts de données et offrirait une gamme élargie d’atelier d’apprentissage des technologies de l’information…

Et puisque l’enjeu d’une telle bibliothèque de lecture publique est aussi social, comment ne pas imaginer la création de communautés dédiées aux logiciels libres, aux arts de la performance, des visio-conférences et de réserver une place centrale aux pratiques artistiques amateurs…

« Le livre va disparaître, et alors? » titrait récemment l’auteur du blog A la Toison d’Or : anticipons et passons à la phase suivante, la vie sans livre écrit sur du papier…

Et pour terminer, une vidéo que j’AAADOOORRRE ou comment parodier Lady Gaga et vanter les mérites de la recherche experte d’information. Une véritable leçon de communication à méditer ici.