Lettre de Strasbourg

« Mon cher fils

Je te donne de mes nouvelles, alors que le coeur n’y est pas. Depuis plusieurs années, nous vivons une drôle de guerre, ici, en Europe. Imagine toi la chose : de nombreux habitants ne cessent de trouver du réconfort à leurs maux dans les discours des partis nationaux et populistes. Même les structures politiques qui ont porté, historiquement, le projet européen ne sont pas à l’abri de courants qui en appellent aux replis dans les frontières.

Pire, de grands pays européens jusqu’alors, ont refusé de franchir le pas qui nous amènerait une plus grande stabilité politique et qui ouvrirait la voie à une embellie économique tant espérée depuis plusieurs années !

Ces peurs nous enfoncent dans un chaos d’arguties plus minables les unes que les autres pour refuser de mettre à l’agenda politique la structure fédérale de l’Europe. Il n’est plus temps de tergiverser : l’Europe doit se doter d’un ministère des finances avec un ministre à sa tête, mais aussi créer sa propre fiscalité, en bref ses propres organes de gouvernement fédéraux.

Je prends le pari que c’est sur cette base-là que l’Europe se revivifiera et que les générations futures, ta génération pour commencer, récolteront les fruits de cette nouvelle volonté politique.

Crois-moi, mon cher fils, nous n’avons plus besoin de la Commission européenne, pas plus que du Conseil européen : nous devons faire tous nos efforts pour bâtir un gouvernement européen issu des urnes.

C’est au prix de cet effort que nous sortirons de cette crise politique effroyable.

Y a-t-il quelqu’un ici-bas pour reprendre le flambeau? »

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