L’Europe a perdu la bataille de la communication

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne pour les élections européennes ne rend pas les foules hystériques. Lyon ne fait pas exception à la règle : mis à part les militants MoDem, on ne voit guère les autres. Quelques socialistes par ci, une pincée d’UMP par là…Quant aux Verts, NPA, FN et autres formations républicaines ou non, on ne les a pas encore vus.

Johnny plus important que le « couple franco-allemand »

Il y a eu quelques réunions partisanes et des animations sur le thème de l’Europe, mais qui, selon la presse locale, ne rassemblent guère non plus. Un exemple parmi tant d’autres, révélateur d’une indifférence marquée : le journal de France 3 Rhône-Alpes du vendredi 8 mai s’est ouvert sur…la dernière tournée de Johnny Halliday de passage dans la région. Et pourtant, dans ce même journal, un reportage consacré à un ancien prisonnier de guerre allemand retourné dans le village savoisien où il avait travaillé, aurait pu être le prétexte d’un couplet plein de chaleur sur le « couple franco-allemand » et la construction européenne…Peine perdue…

Donc les Européens, je veux dire ceux qui y croient encore, essaient bien de relancer la mécanique de l’adhésion au projet. Samedi 9 mai, en plein centre-ville lyonnais, la Journée de l’Europe et le début de la campagne électorale ont été marqués par la présence de militants MoDem et des membres de la Maison de l’Europe. C’est un peu maigre.

Le Bus de l'Europe place Ambroise Courtois

 

Le bus de l’Europe tourne à vide

Confirmation quelques jours plus tard, sur la place Ambroise Courtois dans le 8è arrondissement de Lyon, où le bus de l’Europe a fait escale. il y a avait plus de monde aux terrasses qu’aux abords du bus. Une seule affiche pour rappeler que le 7 juin, on vote en Europe. Là aussi, c’est bien peu. Comme un certain nombre de passants, j’ai récupéré de la documentation, pédagogique dirons-nous, bien trop pédagogique…: un poster-frise chronologique qui montre l’évolution du Continent depuis 1950, une règle – pour mon fils – avec les drapeaux des 27 pays de l’Union, un dépliant qui vante les mérites de l’Euro, un autre qui décrypte le fonctionnement du Parlement européen.

Finalement, une documentation intéressante, un peu lourde, mais qui ne peut convaincre et intéresser que les convaincus. Rien de très « vendeur » en somme, rien de très « marketing ». C’est dur d’en arriver à un tel constat, mais l’Europe a perdu la bataille de la communication voilà bien longtemps. Le décompte des sujets européens dans les journaux télévisés français serait instructif à cet égard.

A la complexité de ses institutions à géométrie variable, à l’absence d’incarnation du projet européen dans une équipe d’hommes et de femmes, l’Europe a réussi a ajouter la médiocrité de sa communication. Il va falloir se retrousser les manches si l’on ne veut pas perdre définitivement cette guerre de la représentation.

 

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