Archive pour mai 2009

L’Europe a perdu la bataille de la communication

Mardi 12 mai 2009

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne pour les élections européennes ne rend pas les foules hystériques. Lyon ne fait pas exception à la règle : mis à part les militants MoDem, on ne voit guère les autres. Quelques socialistes par ci, une pincée d’UMP par là…Quant aux Verts, NPA, FN et autres formations républicaines ou non, on ne les a pas encore vus.

Johnny plus important que le « couple franco-allemand »

Il y a eu quelques réunions partisanes et des animations sur le thème de l’Europe, mais qui, selon la presse locale, ne rassemblent guère non plus. Un exemple parmi tant d’autres, révélateur d’une indifférence marquée : le journal de France 3 Rhône-Alpes du vendredi 8 mai s’est ouvert sur…la dernière tournée de Johnny Halliday de passage dans la région. Et pourtant, dans ce même journal, un reportage consacré à un ancien prisonnier de guerre allemand retourné dans le village savoisien où il avait travaillé, aurait pu être le prétexte d’un couplet plein de chaleur sur le « couple franco-allemand » et la construction européenne…Peine perdue…

Donc les Européens, je veux dire ceux qui y croient encore, essaient bien de relancer la mécanique de l’adhésion au projet. Samedi 9 mai, en plein centre-ville lyonnais, la Journée de l’Europe et le début de la campagne électorale ont été marqués par la présence de militants MoDem et des membres de la Maison de l’Europe. C’est un peu maigre.

Le Bus de l'Europe place Ambroise Courtois

 

Le bus de l’Europe tourne à vide

Confirmation quelques jours plus tard, sur la place Ambroise Courtois dans le 8è arrondissement de Lyon, où le bus de l’Europe a fait escale. il y a avait plus de monde aux terrasses qu’aux abords du bus. Une seule affiche pour rappeler que le 7 juin, on vote en Europe. Là aussi, c’est bien peu. Comme un certain nombre de passants, j’ai récupéré de la documentation, pédagogique dirons-nous, bien trop pédagogique…: un poster-frise chronologique qui montre l’évolution du Continent depuis 1950, une règle – pour mon fils – avec les drapeaux des 27 pays de l’Union, un dépliant qui vante les mérites de l’Euro, un autre qui décrypte le fonctionnement du Parlement européen.

Finalement, une documentation intéressante, un peu lourde, mais qui ne peut convaincre et intéresser que les convaincus. Rien de très « vendeur » en somme, rien de très « marketing ». C’est dur d’en arriver à un tel constat, mais l’Europe a perdu la bataille de la communication voilà bien longtemps. Le décompte des sujets européens dans les journaux télévisés français serait instructif à cet égard.

A la complexité de ses institutions à géométrie variable, à l’absence d’incarnation du projet européen dans une équipe d’hommes et de femmes, l’Europe a réussi a ajouter la médiocrité de sa communication. Il va falloir se retrousser les manches si l’on ne veut pas perdre définitivement cette guerre de la représentation.

 

Plaidoyer pour une Europe libérale

Dimanche 10 mai 2009

Le propos semblera déplacé voire provocateur. Le libéralisme n’est plus à la mode – mais l’a-t il déjà été chez nous? – et c’est devenu une vérité admise que ces « salauds » de libéraux sont des exploiteurs sans scrupules!

Le libéralisme est un humanisme

Cependant, le lecteur pourrait s’attarder aussi bien sur les discours qui vouent aux génomies une philosophie politique qui a pour but de défendre l’individu contre toutes les violences des organisations constituées : autrefois contre les corporations, jurandes et les privilèges de toute nature, aujourd’hui contre un Etat omnipotent qui s’arroge tous les droits.

Car ne nous y trompons pas, ceux qui crient fort contre le « néolibéralisme » – et non contre le libéralisme -font le lit d’un Etat autoritaire qui se constitue, aujourd’hui, d’autant plus efficacement qu’il peut s’appuyer sur des technologies de contrôle hautement développées. Et voilà donc la pierre angulaire de la pensée libérale : rien ne peut justifier les attaques contre la liberté individuelle, pas même une crise morale et économique exceptionnelles.

L’éducation, le beau combat des libéraux

Cette liberté chère à tous les libéraux ne saurait être conquise sans un apprentissage, une éducation. C’est le droit fondamental de tout individu d’avoir accès au savoir, de manière libre, sans censure. En retour, l’éducation de toutes et tous fait profiter la société d’un surcroit d’intelligence collective. Mais pour cela, encore faudrait-il que les professionnels de l’éducation soient libres d’expérimenter des méthodes d’apprentissage sans encourir les foudres de leur ministère de tutelle. Encore faudrait-il également que la presse, premier auxilaire de cette éducation, ne soit pas, comme en France, aux mains d’industriels dépendant des commandes de l’Etat. Encore faudrait-il, enfin, que les pires conservatismes n’empêchent plus une catégorie grandissante de jeunes femmes et de jeunes hommes de prendre toute leur place dans la société…

La propriété, ce n’est pas du vol

Liberté individuelle, éducation, le tryptique libéral ne saurait être complet sans la défense de la propriété individuelle. A qui les anti-libéraux voudraient-ils faire croire qu’une famille, qui a remboursé en 20 ou 30 ans le prêt qui lui a permis d’acheter sa maison, est une association de malfaiteurs qui s’ignorent? Quand on sait que cela représente le plus souvent le seul patrimoine légué?

A qui ces anti-libéraux voudraient-ils faire croire que le chef d’entreprise qui a crée sa petite, sa moyenne ou sa grande société et qui a pris des risques (humains, financiers…) est un voleur en puissance, pire un exploiteur invétéré? Pour un patron voleur qui s’en va après avoir plombé son entreprise moyennant une honteuse prime, 1 000 autres qui font leur boulot sans grande perspective d’enrichissement forcené!

Face aux menaces politiques, économiques, sociales, il faut retrouver l’esprit du libéralisme et, de grâce, cesser de nous en remettre sans arrêt à l’Etat qui ne fait rien sans contrepartie, contrairement à ce que pensent socialistes, conservateurs et anti-libéraux de tout poil, car une puissance publique n’est jamas désincarnée!