Ce qui se passe depuis plusieurs mois dans le monde est particulièrement grave : chacun en est convaincu. Mais la crise financière puis économique n’a pas encore amené l’Europe et ses gouvernements à rechercher des solutions pérennes et solidaires.
Je prendrai deux exemples, celui des aides aux pays de l’Europe centrale et orientale et celui du développement durable.
Dans le premier cas, on a affaire à un déni de solidarité évident : alors que la Hongrie réclame pour l’ensemble de cette zone un effort conséquent – à hauteur de 190 milliards d’Euros- et surtout une action globale, les chefs d’Etat et de gouvernements réunis ce dimanche à Bruxelles, ont opté pour des aides au cas par cas. Bien sûr la situation catastrophique de la Hongrie, de la Lettonie ou de la Serbie n’est pas la règle commune, et c’est heureux. Néanmoins, on aurait tort de sous-estimer un effet domino, par exemple entre les pays baltes. Un autre effet de ce manquement à une solidarité inter-européenne sera certainement de précipiter les systèmes bancaires locaux à terre, une fois que les banques françaises (Société générale par exemple), autrichiennes (Raiffeisen Bank), allemande (Commerzbank) ou suédoise auront couper les lignes de crédit à leurs filiales locales…
Stratégiquement, il aurait peut-être mieux valu également un plan d’ensemble. Car ni ne voit que le voisin russe pourrait avoir intérêt à sauver les pays baltes? Qui ne voit également que la crise économique dans de nombreux pays ne fera qu’attiser les passions nationalistes destructrices? On pourrait avoir ainsi des regains de tensions en Serbie/Kosovo, en Hongrie et en Roumanie (contre les Rroms)…La chronique de ce jour, sur France-Culture, d’Alain-Gérard Slama parle même d’un nouveau « rideau de fer »…
Le deuxième manquement à la solidarité dans ces plans de relance concerne évidemment l’avenir des générations futures. Peu de place a été faite en Europe au soutien au développement durable dans ces plans. Prenons le cas de l’automobile : c’est en Europe une industrie dite structurante, car elle emploie directement ou indirectement 12 millions de personnes. Pourtant l’on sait que l’automobile est une grande pollueus, mais malgré tout, les plans de relance ne prévoir que très peu d’éléments concernant le développement des « voitures vertes ».
La crise a parfois bon dos pour ceux qui détiennent des rentes de situation et qui n’ont pas intérêt à ce que cela change : elle leur permet de continuer leurs « petites affaires » au mépris des droits des générations futures…Du moins le croient-ils…