On en parle depuis 1987 et ce fameux rapport Brundtland. C’est devenu, depuis une petite dizaine d’années, le leitmotiv des progressistes de tout bord. Au feu l’écologie, notion politiquement connotée, vive le développement durable!
De quoi s’agit-il? Rien moins que d’assurer nos besoins sans compromettre la satisfaction des générations futures. Cela suppose de pouvoir s’appuyer sur la responsabilité, la participation, la générosité et de développer dans cette perspective nos capacités d’innovation. Avec le développement durable, on privilégie les plus démunis d’entre nous et on insiste sur le devoir d’assurer la pérennité des ressources pour nos enfants. Ce qui me plaît dans cette vision de l’organisation économique, c’est le contrat dans le temps et dans l’espace. En quelque sorte, nous serions tenus de devenir généreux…Il suffit pour s’en rendre compte de jeter un coup d’oeil à la Charte des valeurs de Cap 21, mouvement dirigé par Corinne Lepage.
Mais n’y a-t-il pas là encore comme un mirage techniciste? Car, comment assurer cette pérennité des ressources si ce n’est par un recours à l’innovation -dont l’inventivité technique fait partie?
De là, des critiques qui se font jour : certains, comme Pierre Rabhi, ne veulent pas entendre parler de développement durable et préfère mettre en valeur une certaine décroissance. Conscient que le terme était peut-être mal choisi, Pierre Rabhi parle de « sobriété heureuse ». C’est donc également à un changement de paradigme de civilisation qu’il appelle : que l’on entre dans l’ère de l’être et que l’on sorte de celle de l’avoir. Interview de Pierre Rabhi dans Mediapart
Il ne me semble pas que ces deux approches soient incompatibles. Bien mieux, il me semble que le développement durable gagnerait à intégrer dans sa logique la perspective d’une décroissance maîtrisée, tant il est vrai que les ressources de la planête ont de plus en plus de mal à se reconstituer.
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