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Archive pour novembre 2008

Développement durable ou décroissance?

Jeudi 6 novembre 2008

On en parle depuis 1987 et ce fameux rapport Brundtland. C’est devenu, depuis une petite dizaine d’années, le leitmotiv des progressistes de tout bord. Au feu l’écologie, notion politiquement connotée, vive le développement durable!

De quoi s’agit-il? Rien moins que d’assurer nos besoins sans compromettre la satisfaction des générations futures. Cela suppose de pouvoir s’appuyer sur la responsabilité, la participation, la générosité et de développer dans cette perspective nos capacités d’innovation. Avec le développement durable, on privilégie les plus démunis d’entre nous et on insiste sur le devoir d’assurer la pérennité des ressources pour nos enfants. Ce qui me plaît dans cette vision de l’organisation économique, c’est le contrat dans le temps et dans l’espace. En quelque sorte, nous serions tenus de devenir généreux…Il suffit pour s’en rendre compte de jeter un coup d’oeil à la Charte des valeurs de Cap 21, mouvement dirigé par Corinne Lepage.

Mais n’y a-t-il pas là encore comme un mirage techniciste? Car, comment assurer cette pérennité des ressources si ce n’est par un recours à l’innovation -dont l’inventivité technique fait partie?

De là, des critiques qui se font jour : certains, comme Pierre Rabhi, ne veulent pas entendre parler de développement durable et préfère mettre en valeur une certaine décroissance. Conscient que le terme était peut-être mal choisi, Pierre Rabhi parle de « sobriété heureuse ». C’est donc également à un changement de paradigme de civilisation qu’il appelle : que l’on entre dans l’ère de l’être et que l’on sorte de celle de l’avoir.Développement durable ou décroissance? dans Crise économique pdf Interview de Pierre Rabhi dans Mediapart

Il ne me semble pas que ces deux approches soient incompatibles. Bien mieux, il me semble que le développement durable gagnerait à intégrer dans sa logique la perspective d’une décroissance maîtrisée, tant il est vrai que les ressources de la planête ont de plus en plus de mal à se reconstituer.

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Repartir à zéro

Dimanche 2 novembre 2008

Deux expositions à 10 mois de distance et sur le même sujet.

Repartir à zéro, c’est d’abord le titre de cette magnifique exposition qui vient de débuter au musée des Beaux-Arts de Lyon.

Son propos est de montrer le foisonnement d’interrogations et d’expérimentations qui domine les années 1945-1949 dans la peinture occidentale. Bâtie autour de 7 thématiques (expérimenter, témoigner, balbutier, explorer, tracer, saturer, remplir-vider), l’on découvre la vitalité de l’art d’après-guerre.

J’ai un petit faible pour les travaux de Krause et Baumeister, qui, interdits d’exercer leur art par les nazis, se sont mis à expérimenter de nouvelles formes et de nouvelles façons de peindre en profitant de leur emploi dans une entreprise de peinture…

Autre moment fort : l’analyse, par les fractales, de l’oeuvre de Jason Pollock. Pollock qui voulait retrouver la nature et sa vie et qui finit par détruire une de ses oeuvres car trop dense…trop foisonnante, comme la nature.

L’autre exposition, c’est Photographier après la guerre-France/Allemagne 1945-1955, vue au Jeu de Paume à Paris. Où l’on voyait les Allemands enclins à l’expérimentation et les Français s’orienter définitivement vers la photographie humaniste. Chez les photographes français, l’urgence était au témoignage, au reportage et à montrer l’homme sous un angle humain.

Pourtant, j’ai trouvé que le moment le plus poignant était celui où le point de vue était renversé : un reportage sur le retour des prisonniers allemands des camps russes. Le photographe avait alors su capter l’émotion contenue des familles, une espèce de pudeur au regard de leur responsabilité collective. On pouvait déjà lire dans ces clichés le début d’une attitude collective faite de repentance.

De l’exposition photographique, il ne reste plus que des oeuvres dispersées et un catalogue. Quant à l’exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon, allez-y, tout simplement.

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