Repartir à zéro

Deux expositions à 10 mois de distance et sur le même sujet.

Repartir à zéro, c’est d’abord le titre de cette magnifique exposition qui vient de débuter au musée des Beaux-Arts de Lyon.

Son propos est de montrer le foisonnement d’interrogations et d’expérimentations qui domine les années 1945-1949 dans la peinture occidentale. Bâtie autour de 7 thématiques (expérimenter, témoigner, balbutier, explorer, tracer, saturer, remplir-vider), l’on découvre la vitalité de l’art d’après-guerre.

J’ai un petit faible pour les travaux de Krause et Baumeister, qui, interdits d’exercer leur art par les nazis, se sont mis à expérimenter de nouvelles formes et de nouvelles façons de peindre en profitant de leur emploi dans une entreprise de peinture…

Autre moment fort : l’analyse, par les fractales, de l’oeuvre de Jason Pollock. Pollock qui voulait retrouver la nature et sa vie et qui finit par détruire une de ses oeuvres car trop dense…trop foisonnante, comme la nature.

L’autre exposition, c’est Photographier après la guerre-France/Allemagne 1945-1955, vue au Jeu de Paume à Paris. Où l’on voyait les Allemands enclins à l’expérimentation et les Français s’orienter définitivement vers la photographie humaniste. Chez les photographes français, l’urgence était au témoignage, au reportage et à montrer l’homme sous un angle humain.

Pourtant, j’ai trouvé que le moment le plus poignant était celui où le point de vue était renversé : un reportage sur le retour des prisonniers allemands des camps russes. Le photographe avait alors su capter l’émotion contenue des familles, une espèce de pudeur au regard de leur responsabilité collective. On pouvait déjà lire dans ces clichés le début d’une attitude collective faite de repentance.

De l’exposition photographique, il ne reste plus que des oeuvres dispersées et un catalogue. Quant à l’exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon, allez-y, tout simplement.

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2 Réponses à “Repartir à zéro”

  1. rose dit :

    oui je confirme c’est une belle expo dans sa réflexion, la richesse de sa production. En sortant de cette expo, on a la certitude d’avoir appris des choses sur une période méconnue on est loin des expos conventionnelles, frileuses et sans intérêts que nous sert depuis quelques temps le paysage culturel lyonnais. Bravo à l’équipe du musée des Beaux-Arts ! Mais effectivement l’expo est le reflet de 3 ans de recherche intense sur le sujet. Il n’y a pas de recette miracle, tous les conservateurs devraient prendre un peu de graine comme quoi tout est possible avec un minimum d’organisation et de savoir-faire car les contraintes sont les mêmes pour tous.

  2. Webmestre du musée des Beaux-Arts de Lyon dit :

    Une exposition se prépare effectivement de longs mois avant son ouverture au public. Merci pour ces commentaires sur l’exposition Repartir à zéro, qui nous encouragent à ne pas céder à l’événementiel à tout va. Cela dit, les expositions du musée des Beaux-Arts de Lyon représentent aussi une réelle opportunité pour découvrir ou redécouvrir les collections permanentes du musée : 5000 ans d’histoire, de l’Antiquité à l’Art moderne.
    Pour préparer ou prolonger la visite de l’expo repartri à zéro, nous vous invitons à consulter notre dossier pédagogique, initialement conçu pour le public scolaire mais ouvert à tous : 15 fiches d’oeuvres pour 15 artistes sélectionnés dans l’expo ; des extraits de films ; des entretiens filmés des commissaires d’exposition et de spécialistes, un lexique, une chronologuie comparée, des extraits sonores de l’audioguide de l’expo etc.
    Dossier pédagogique Repartir à zéro
    Bonne navigation
    L’équipe du musée des Beaux-Arts de Lyon

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