Désireux de comprendre a minima la crise -les crises- qui nous encercle, je suis allé à la réunion d’information proposée par le relais Europe Direct de Lyon.
Le soir était froid et pluvieux sur la ville. La rue de l’Arbre-Sec peu éclairée comme à son habitude. Et là première surprise, le drapeau européen au vent. J’ai eu un sentiment de joie instantanné. C’est comme si j’étais de retour d’un long voyage et que j’étais enfin rentré chez moi…
J’entre dans le bureau, la petite salle est pleine, peut-être 35 personnes. La conférence à deux voix a déjà débuté et l’auditoire est concentré. Pourtant il s’agit d’expliquer la crise, et ce en termes techniques. L’orateur est Alain Malégarie, président délégué d’Europe Direct Rhône-Alpes.
Le propos est limpide et les options politiques défendues sont aussi clairement énoncées : le fédéralisme, rien que le fédéralisme.
Alors déroulons un peu le propos :
Alain Malégarie d’expliquer les signes avant-coureurs de la crise actuelle sur les 10/15 dernières années : scandales ENRON, crise des « subprimes », crise actuelle. Explication convaincante des « créances pourries », du jeu de dupe financier, ainsi que de la perte de confiance entre les acteurs dudit jeu, et notamment les banques.
Vient alors le temps de l’analyse des réponses apportées : l’existence de l’Europe, avec pour la première fois de sa jeune histoire, la réunion de l’Eurogroup au niveau des chefs d’Etat et des Premiers ministres. Une concertation qu’Alain Malégarie souhaite voir se pérenniser. Ici, un bémol : pour lire la presse étrangère, je ne partage pas cette idée que Nicolas Sarkozy a été le grand ordonnateur du tout. On sait depuis quelques jours que Gordon Brown a été un inspirateur déterminant de la chose.
Bref, le discours se focalise alors sur la qualité de la réponse européenne à base de recapitalisation des organismes de crédit et de sécurisation des prêts inter-bancaires. A ce stade, un second bémol : Alain Malégarie affirme que les sommes mises à disposition ne seront pas décaissées, mais qu’il s’agit en quelque sorte d’une opération virtuelle. Cependant, nous savons bien que s’il n’y a pas décaissement, il y aura bien emprunt des Etats auprès des prêteurs potentiels qui sont sur le marché. Et qui dit prêt, dit remboursement. Ce point n’a pas été évoqué, et c’est là une question essentielle de l’opération.
Suit alors une affirmation forte : celle de la nécessité d’un interventionnisme étatique. Mais avions-nous vraiment le choix? Alain Malégarie avait pris soin de montrer que la crise de 1929 n’avait pas été gérée de la même manière, et que l’on avait laissé les banques à leur faillite surtout aux Etats-Unis. Dernier bémol : c’est avoir oublié qu’en 1932, F.D. Roosevelt était élu, qu’il mit en place à partir de 1933 un New Deal qui prenait pour postulat l’interventionnisme étatique.
Au total, nous avons eu droit à un exposé clair et, surtout, ne cache ses présupposés politiques : défendre la validité de l’action européenne et réclamer sa pérennisation pour construire, vaille que vaille, ce fédéralisme tant honni de nos jours. Disons-le tout de go, je partage cette option politique.
Je suis beaucoup plus circonspect devant la couronne de lauriers tressée à Nicolas Sarkozy. Mais peut-être cela vient-il du fait qu’Alain Malégarie était sur une liste UMP aux dernières municipales lyonnaises?
Quoi qu’il en soit, je vous invite à découvrir Europe Direct et à suivre et à participer à ses activités.
Dans ma rubrique Liens, vous trouverez l’accès au site internet, mais aussi au blog qu’Alain Malégarie vient de lancer. Allez-y, voici un espace de savoir des plus utiles.
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